Récemment remise en question à cause de l’évolution de l’environnement numérique et des médias sociaux, la formation ouverte et à distance, ou FOAD, doit aujourd’hui se réinventer. Quels définitions pour la FOAD ? Si la définition du collectif de Chasseneuil produite en mars 2000 (PDF) fait encore aujourd’hui office de référence, il existe aussi celle produite en 2006 dans la circulaire de la DGEFP (Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle) : « Une formation ouverte et/ou à distance, est un dispositif souple de formation organisé en fonction de besoins individuels ou collectifs (individus, entreprises, territoires). asics homme pas cher Elle comporte des apprentissages individualisés et l’accès à des ressources et compétences locales ou à distance. Elle n’est pas exécutée nécessairement sous le contrôle permanent d’un formateur. » Les dispositifs donnent dans l’ensemble de bons résultats ; mais nécessitent des investissements importants de la part des organismes de formation (formation des formateurs, infrastructure technique, ingénierie pédagogique, etc.). La FOAD ne se généralise pas. Cela représente en moyenne entre 5 et 10 % du CA d’un organisme de formation qui la pratique. C’était le thème de la rencontre du 29 novembre 2010 à Clermont-Ferrand : « la FOAD ou l’usage du numérique en formation par les Régions : comment passer de l’expérimentation à la généralisation des dispositifs ? ». A lire la documentation, il semble que la FOAD englobe tout, intégrant les TIC et se présentant comme le moteur de l’innovation pédagogique (voir « La FOAD, état de l’art… et des usages ! » – n° 220 de l’actualité de la formation permanente – juillet 2010). Si la FOAD recouvre toutes formes de dispositifs, il n’est plus nécessaire d’en appeler à sa spécificité. Dès lors, la FOAD doit d’urgence se fondre dans le paysage de la formation. D’autant que la FOAD n’est pas dénuée de critiques comme cet article de Bruno Devauchelle : A distance, enseigner ou apprendre ? et qui plante le décor : « Voilà un modèle qui dure : il suffit de mettre des contenus en ligne (ou de les envoyer sous forme papier) puis d’envoyer des devoirs à rendre pour dire que l’on fait de la formation à distance ! » A force de mélanger les genres, la FOAD est devenue un mot valise. Comme le faisait remarquer M. Jacques Naymark, Directeur de Téléformation et Savoirs à l’AFPA, membre fondateur du FFOD « l’acronyme FOAD est transitoire ». La formation doit se concevoir comme une combinatoire avec une démarche multimodale (temps, lieu, action). Les TIC ont bousculé cette combinatoire. La distance comme le lieu sont des notions relatives. On se synchronise en permanence les uns les autres. Fjallraven Kanken No.2 Ainsi de nombreuses applications peuvent être utilisées en présentiel pour fluidifier les échanges entre apprenants. C’est le cas des expériences d’utilisation de Twitter en classe. Il permet d’engager une conversation par nature mobile où la réponse à une question n’est pas obligatoirement immédiate. @davidmartel : « Twitter en classe: les élèves s’entraident, même à 21h… et peuvent aussi avoir une réponse de l’enseignant presque instantanément.» Plus proche de nous, le travail sur le référentiel de compétences a été réalisé en partie à distance et sur une amplitude horaire d’une journée. Chacun se rendait disponible une heure pour contribuer à ce chantier collectif. Dans les deux cas, la démarche ne demandait pas de moyens financiers, ni de compétences techniques, elle nécessitait juste un scénario d’usage. Or, que reproche-t-on à la FOAD aujourd’hui ? Elle rencontre de nombreux obstacles tels que des changements dans les pratiques des formateurs, une perturbation du modèle économique des organismes de formation, la résistance des pouvoirs publics en matière de contrôle et de paiement des prestations de formation, nécessitant une évolution du cadre réglementaire…
Pratiques des formateurs
Dans un organisme de formation, les pionniers de la FOAD sont avant tout une minorité active. nike schoenen nederland Ils bousculent les habitudes. Mais rencontrent rapidement des freins. De nombreux formateurs ne maitrisent pas les compétences numériques de base. Il est donc difficile de sentir en autonomie d’usage. Selon le cadre de référence européen, cette compétence clé pour l’éducation et la formation tout au long de la vie « nécessite l’usage sûr et critique des technologies de la société de l’information (TSI) au travail, dans les loisirs et dans la communication… et elle passe par trois étapes essentielles : Utiliser, comprendre, créer… » En Grande-Bretagne, le TBI (Tableau Blanc Interactif) équipe 98% des établissements de l’enseignement secondaire (22 TBI en moyenne par établissement), et 100% des écoles primaires équipées (8 TBI par école). lunette de soleil ray ban Les rapports montrent que « les compétences des enseignants sont en train de se développer par l’usage et l’exploration ». Et « les élèves ayant utilisé le TBI pendant plusieurs années ont montré des performances supérieures à l’attendu (projection basée sur leurs résultats à l’examen précédent)» Primary Schools Whiteboard Expansion Project. L’acculturation numérique a été progressive. Au regard du guide de communication éducative et de choix technologiques en formation à distance du REFAD, le chemin de la maitrise est beaucoup plus long. Le changement technique est plus rapide que le changement social. Dès lors, faut-il donner du temps d’infusion, d’échanges et de compréhension entre acteurs avant de mettre de la distance ? Les pratiques du numérique se développent aujourd’hui plus rapidement dans la sphère privée que dans le monde de l’entreprise. chaussures nike pas cher Il suffit de comparer globalement les équipements à la maison et au bureau. La culture numérique s’acquiert principalement de façon informelle et par des échanges entre utilisateurs. Les modules d’auto-apprentissage (voir pour exemple le web social de Sébastien Paquet, pédagogue canadien) sont nombreux. Les expérimentations pullulent et de nombreux professionnels font des retours d’expérience. L’intégration des TIC dans la formation de tous les jours facilite le passage à la distance, pour devenir une modalité parmi tant d’autres. La FOAD est sans doute une marche trop haute pour la franchir d’un seul coup. Elle n’est pas que technique… Comme l’explique Philippe Meirieu « si le tuteur à distance intervient plus en remédiation et en soutien à l’apprentissage qu’en enseignement, qui lui, est incarné par les ressources médiatisées du dispositif, il n’en est pas moins un acteur pédagogique.[…] » La FOAD met le numérique à distance. Lors de la rencontre en Auvergne, deux formatrices ont présentées une démarche de FOAD en mode synchrone en direction de public bas niveau de qualification. Fjallraven Kanken Occasion Pour cela cinq organismes en groupement ont répondu à l’appel d’offre de la Région Haute-Normandie et les formations étaient déployées par le biais d’une quinzaine d’EPN partenaires sélectionnés dans le cadre du programme EPN 276. Cela donne de très bons résultats, entre autre au travers d’un blog de groupes favorisant les échanges entre apprenants. mochilas kanken Mais à la question, est-ce que vous utilisez cette méthode en présentiel ? La réponse fut non. En clair, comme l’explique Alain Taché, spécialiste du e-learning et de la formation de formateurs à distance, « cette mutation techno-sociale nécessite de développer de nouvelles compétences » qui dépasse la distance que l’on voudrait y mettre.
Modèle économique
Un projet de FOAD doit prendre l’augmentation significative des temps d’ingénierie et des temps de production de ressources, bien plus lourds que pour le présentiel. A cet égard, l’expérience montre qu’il est plus efficace de distinguer les deux modèles économiques, celui de la production et celui de la distribution ; dans la phase production, on est dans un modèle de type « édition » avec un retour sur investissement sur plusieurs années. Or, les organismes de formation ne sont pas des éditeurs. Il faut compter en sus des investissements technologiques, importants pour tous les acteurs concernés. Dans la partie distribution, il faut prendre en compte l’organisation du tutorat à distance et de son impact économique : Avec quelles organisations peut-on faire du tutorat individuel à distance de qualité ? A partir de combien d’apprenants et avec quelle dose d’autoformation atteint-on le seuil d’équilibre ? Enfin cela nécessite de savoir ce qui est imputable et donc facturable. De plus la maintenance doit être prise en compte puisque les modules doivent être remis à jours périodiquement. Pour être rentable, la FOAD doit trouver un marché de masse où la concurrence est féroce pour les formations basiques ; ou se développer sur un marché de niche où l’équilibre économique est difficile à trouver. La seule solution est de mettre en place des consortiums entre différents acteurs pour arriver rapidement à une taille critique. Cela veut dire la mise en place d’une logique multi-partenariat pour pouvoir toucher le plus grand nombre. Nike Air Max Goedkoop Cela veut dire plusieurs organismes de formation et un maillage territorial avec des EPN comme relais commercial et support pédagogique de proximité. En tout état de cause, la FOAD décrite dans les années 2000-2005 demande un tel investissement que cela pose question. Le modèle économique n’a pas encore été trouvé. D’autant que la promotion de tels dispositifs est à améliorer. La chaussure de running Asics Sur le site Rhône-Alpes Orientation, le moteur de recherche propose en tout et pour tout 11 formations à distance….
Contrôle et de paiement des prestations de formation
Les implications des cinq conditions indiquées à l’article R. 950-4 al.1 (cf. 1.c)) sont précisées par la circulaire pour ce qui concerne les FOAD. Les points de contrôle sont principalement axés sur l’assistance pédagogique et l’encadrement des stagiaires et centrés sur les moyens mis en oeuvre pour évaluer et valider les formations. Pour vérifier la conformité des actions de FOAD, les agents du contrôle procèdent à une analyse des circonstances dans lesquelles les prestations de formation ont été réalisées. Il est indispensable d’avoir mis en place un accompagnement humain, technique et pédagogique pour qu’une FOAD soit imputable. Les feuilles d’émargement peuvent être remplies sous la forme de signature électronique. Il y a aussi la possibilité pour l’organisme de formation d’utiliser les traces de connexions des apprenants. Globalement, la région Rhône-Alpes se conforme à ce cadre depuis les derniers appels d’offre. Pour cela, elle s’est basée sur les travaux du groupe de travail animé par le Centre Régional de Ressources Pédagogiques (C2RP) de Nord-Pas-de-Calais et du Service Régional de Contrôle de la DRTEFP, un guide intitulé « traçabilité des actions de formation ouverte et/à distance ». Dans ce contexte, les modalités d’assistance pédagogique constituent un élément central d’appréciation de la réalité de la formation et doivent être clairement définies par la convention. Au regard de ces règles, il est clair que les dispositifs synchrones ont la faveur puisqu’ils demandent proportionnellement moins d’ingénierie pédagogique puisque c’est une formation présentielle déportée. Cela ne révolutionne en rien la formation, mais offre des avantages indéniables en matière de déplacement. Le point bloquant de la FOAD principal est le peu de confiance des donneurs d’ordre en de tels dispositifs. Les mentalités changent lentement. C’est ce qui ressort de la Synthèse de la consultation publique du volet « contenus et usages numériques » des investissements d’avenir : «Dans le monde de la formation continue, le problème viendrait essentiellement d’une offre quasi inexistante, ainsi que de problèmes réglementaires liés à la rémunération des formations à distance. »
Bénéfices de la FOAD
Pourtant à la lecture des retours d’expériences et des témoignages, la FOAD offre des bénéfices indéniables. Pour l’apprenant, c’est l’occasion de s’approprier des usages numériques. Cela crée les conditions pour acquérir plus d’autonomie. Pour les publics de bas niveau de qualification, la formation permet de mettre de la distance avec l’échec scolaire en apprenant dans un EPN. Il serait donc dommage de jeter la FOAD aux oubliettes de l’histoire. Pour les organismes, c’est l’occasion de mettre à plat leur modèle économique et d’explorer des pistes de diversifications de leurs activités. Les organismes engagés dans cette voie ne veulent pas revenir en arrière. Mais tout cela reste au stade de l’expérimentation. Reste les fondamentaux aux antipodes de la machine à apprendre qu’explique Philippe Meirieu : « Pour la pédagogie, il est impossible de séparer l’individuel et le social : personne ne peut apprendre absolument seul et la manière d’apprendre révèle toujours une conception de la socialité, des rapports au savoir et au pouvoir. Il n’est aucune connaissance qui puisse être acquise en dehors d’une relation sociale et cette relation peut entretenir l’assujettissement ou, au contraire, permettre l’émancipation. »
Retour vers le réel
Rester sur le modèle le plus couramment admis en FOAD serait périlleux parce qu’il ne prend pas en compte (ou à la marge) des usages numériques et des attentes des publics. Il y a sans doute encore à imaginer des systèmes de formation adaptés aux besoins des apprenants, demandant des investissements raisonnables et favorisant l’innovation pédagogique en tous lieux et sous toutes ses formes. Les provocations de Michel de Koubé, directeur formation de Nissan Europe, sont des pistes qui méritent réflexions :“Le e-learning est mort…Vive le e-learning (…) : aujourd’hui, il me paraît bon dans l’information, mais n’atteint pas l’efficacité pédagogique, en dépit de coûts de création importants. Il faut que ça change.” Ses pistes ? “Il faut au moins deux choses pour que le elearning devienne un objet pédagogique efficace : il est d’abord indispensable d’avoir des outils de partage de connaissances et de bonnes pratiques, type Wikipedia, il faut également se diriger vers les jeux sérieux collaboratifs et « immersifs ». (…) L’interaction doit se faire avec le monde réel, il faut réintégrer le monde réel dans les mondes virtuels”, conclut-il. Retour vers le réel ? En tout cas, le modèle FOAD – ou e-learning – doit se régénérer pour survivre, ou se réinventer. Pour ma part, je pense qu’il est urgent de dissoudre la FOAD dans la formation et de ne plus faire le distinguo entre présence et distance et rapprocher le couple individualisation-collectif. nike air max 1 homme Enfin de réintégrer l’innovation dans le champ de la formation. Et même dans l’aménagement des espaces d’apprentissages. De nombreuses études suggèrent que le rythme des innovations ne cesse d’augmenter. C’est vrai et elles ne sont pas toutes technologiques, loin de là. http://twitter.com/#!/fduport/status/70159230996447232
Pour décoller
Le secteur de la formation subit une transformation de ses modèles économiques. Les modèles émergents métissent les approches pour répondre au plus près du besoin des clients. Pour réussir cette transformation, cela passe par l’acquisition professionnelle de la culture numérique mais aussi par une bonne dose d’innovation.