Des ruminations sur la créativité a l’occasion d’un atelier avec la direction du développement des ressources humaines d’une grande entreprise du secteur immobilier.

Dans un pré, pas loin de chez vous, une vache broute l’herbe verte. Détaillez les caractéristiques de votre Marguerite en imaginant que vous l’aimez un peu, beaucoup, à la folie… ou pas du tout. À partir de ces éléments, imaginez différents modèles économiques.

Un service de la direction du développement des ressources humaines d’un constructeur immobilier a joué le jeu en effectuant avec brio cet exercice. À l’issue, le message semble être passé : c’est dans par l’observation des détails qu’on trouve les sources d’inspiration les plus innovantes.

Si j’ose espérer que les participants ont reçu leur dose de réflexions, décalages, ils m’ont aussi donné matière à cogitations.

Chez les Propulseurs, on a l’habitude de distinguer deux types d’innovation :

  • L’innovation colimaçon ou l’innovation plus ou moins. On fait un peu plus, un peu mieux, avec un peu moins. Le principe est de monter des marches jusqu’à ce qu’on arrive en haut de l’escalier. Quand on ne peut plus avancer, il reste à l’entreprise qu’à observer leurs concurrents qui, ayant pris une autre voie, continuent leur chemin.
  • L’innovation propulsante ou l’innovation qui vous catapulte dans un autre univers et change totalement la donne. L’innovation résulte d’un changement de système de pensée.

L’innovation propulsante légendaire est la Ford T. Si Ford avait pratiqué l’innovation colimaçon, il aurait ajouté un cheval à la diligence ou agrandi la taille des roues.

Dans cette logique, en observant et écoutant, Francine Rechou, responsable de ce service, j’ai commencé à dresser le profil du manager propulsant ou celui qui, par définition, favorise l’innovation disruptive. Ce type de manager :
— Adore l’insolence : il la considère même comme un luxe.
— Accepte de se laisser surprendre : il n’enferme pas les individus dans ses a priori.
— Impulse le respect : il autorise chacun à risquer et de ce fait à faire des erreurs.
— Raconte des histoires ; il prend de la distance et oblige ses collaborateurs à se nourrir d’inattendus.
— Propose à son équipe des bulles de déconnexion avec son quotidien qui lui permet d’échanger et se ressourcer ;

Si la liste est à compléter, passer une journée avec une équipe managée par un manager propulsant, c’est VACHEMENT bien. Cela vous redonne assez d’énergie pour aller ruminer dans des prés où l’herbe est moins verte !