Demain, nous pratiquerons l’amour collaboratif

Demain, nous pratiquerons l’amour collaboratif

Chaque semaine une prévision vous propulse dans le futur

– ChĂ©ri, je t’aime et j’aime Lucie.
– J’aime aussi aimer et pas possĂ©der l’autre.
– Avec Lucie, ce n’est pas dĂ©finitif.
– Rien ne l’est quand on pratique l’amour collaboratif. On rĂ©invente permanence nos relations amoureuses.

C’est quoi l’amour collaboratif ?

Le travail collaboratif est un mode de travail qui abandonne l’organisation hiĂ©rarchique pour instaurer une structure de partage et de mise en commun des compĂ©tences.

S’inspirant du changement de l’organisation du travail, l’amour collaboratif est une organisation amoureuse basĂ©e le partage et la remise en question permanente et sur la possession et l’exclusivitĂ©.

Éducation des enfants, entretien de la maison, moyens de subsistance des uns et des autres
 L’amour collaboratif n’a rien Ă  voir avec partouze ou autres Ă©dulcorants de l’amour. Les partenaires dĂ©finissent des rĂšgles qu’ils remettent en cause en permanence. Le couple se rĂ©invente en permanence. Il ne fige pas le couple dans un contrat rapidement obsolĂšte

Vous pouvez écouter le podcast pour survoler le sujet en deux minutes ou découvrir les innovations, recherches et les incidences de la prévision sur notre futur quotidien.

 C’EST DÉJÀ DEMAIN

il faut relancer les dĂ©s, car rien ne va plus du cĂŽtĂ© de l’amour.
Aujourd’hui, c’est


La sobriĂ©tĂ© sur l’oreiller

De nombreuses Ă©tudes montrent qu’on assiste au dĂ©clin de l’activitĂ© sexuelle : un AmĂ©ricain sur quatre affirme prĂ©fĂ©rer regarder Netflix plutĂŽt que de faire l’amour. Plus d’un tiers des Japonais de 16 Ă  19 ans disent ne pas ĂȘtre intĂ©ressĂ©s par la sexualitĂ©. En 2022, lors d’un sondage IFOP, 43 % des jeunes de 15-24 ans ont dĂ©clarĂ© ne pas avoir eu de rapports sexuels durant l’annĂ©e Ă©coulĂ©e.

Un nouveau phĂ©nomĂšne, le « masterdating » est apparu sur les rĂ©seaux sociaux et en particulier sur TikTok. Ce nĂ©ologisme vient de « dating » qui signifie sortir et « masturbate », se masturber. Le masterdating consiste Ă  prendre soin de soi et Ă  profiter pleinement de sa propre compagnie.

Ce « no sexe» pourrait rĂ©sulter d’une exposition trop forte et prĂ©coce Ă  la pornographie. L’accĂšs Ă  onze ans ( l’ñge du premier portable ) Ă  cette forme de sexualitĂ© cramerait le dĂ©sir. Elle crĂ©erait aussi une crainte de ne pas ĂȘtre Ă  la hauteur.

Le concept du consentement est beaucoup plus prĂ©sent. Craignant que leurs gestes soient mal interprĂ©tĂ©s, de nombreux jeunes renoncent Ă  passer Ă  l’acte sexuel.

La phobie de l’enfermement

Une étude du CSA consacrée au genre montre que la bisexualité progresse. De plus en plus de jeunes ( et pas mal de moins jeunes ) ne veulent plus avoir à choisir un camp.

Ils refusent les modalités amoureuses binaires qui opposent les hommes aux femmes et les hétéros aux homos. Ils préfÚrent multiplier les possibles que de les diviser en étant enfermés dans une catégorie.

Ni en couple, ni pas en couple

Aprùs l’amour romantique fusionnel, on passe au modùle conjuguant affirmation de soi et sentiment amoureux.

Nombreux jeunes se considĂšrent ni en couple, ni pas en couple. Leur relation n’est pas du sexe sans attachement. Ils partagent des activitĂ©s, ont des amis communs
 Ils ne se considĂšrent pas pour autant en couple.

C’est une relation intermĂ©diaire oĂč la complicitĂ© et la tendresse sont de mise, mais oĂč il n’est pas question pour autant d’envisager un avenir Ă  deux. On ne se promet rien, car on ne sait pas si, dans un mois, on continuera Ă  se voir.

Cet entre-deux permet de garder sa liberté. On évite le définitif du couple qui ferme les portes de possibles. On ne se projette pas ensemble dans un monde qui, avec le réchauffement, a de plus en plus de mal à ressembler au paradis.

Une autre vision du bonheur

Une enquĂȘte menĂ©e par Arte et France Culture montre que le romantisme d’antan subsiste. La vie Ă  deux semble toujours une maniĂšre de s’épanouir.
Mais, l’étude montre que l’on peut aussi ĂȘtre heureux sans relation amoureuse Ă  tous les Ăąges de la vie : chez les 18-24 ans (82 %), 25-39 ans (70 %), 39-54 ans (64 %), plus de 55 ans (63 %).

PrivilĂ©gier le bonheur en dehors de la vie Ă  deux peut ĂȘtre a consĂ©quence de la multiplication de dĂ©samours brutaux. Alors qu’une personne est « raide dingue, accroc, in love, bref, elle kiffe grave, » l’amour fou se termine soudainement dans un silence. Avec ce phĂ©nomĂšne qu’on nomme le « ghosting », la rupture est sans prĂ©avis. Cette Ă©preuve Ă©branle la conception romantique de l’amour et donne surtout peu envie de s’engager.

De la consommation collaborative à l’amour collaboratif

Dans les siĂšcles passĂ©s, le mariage n’était pas l’acte privĂ© de deux ĂȘtres Ă©prouvant de l’inclination l’un pour l’autre. Il Ă©tait subordonnĂ© aux stratĂ©gies et aux prĂ©occupations Ă©conomiques des familles, aux impĂ©ratifs de la possession de la terre et de l’argent.

MĂȘme si les mƓurs Ă©voluent, le mariage et la propriĂ©tĂ© continuent Ă  faire bon mĂ©nage. Si plus personne n’est propriĂ©taire de personne, la possession se traduit en filigrane dans le langage. On parle de ma femme, mon mari, mes enfants, ma maison
 Et dans les moeurs cette « propriĂ©té » se traduit un peu trop souvent par de la violence sur l’autre.

Traditionnellement, un couple possÚde des objets ayant de plus en plus de valeur. On a un appartement puis une maison, une voiture de plus en plus confortable, les caisses du début sont remplacées par des meubles Ikea puis des meubles de designers
 La possession est la marque de la durée du couple.

Avec l’économie collaborative, les rapports aux objets Ă©voluent. On privilĂ©gie de plus en plus l’usage sur la propriĂ©tĂ©. Voitures, appartements, outils peuvent ĂȘtre partagĂ©s en quelques clics.. Quel intĂ©rĂȘt d’investir dans une villa pour l’utiliser 15 jours par ans, d’une perceuse qui fonctionnera 5 minutes tous les deux ans ?
 Quand l’usage devient simple, la propriĂ©tĂ© perd de son intĂ©rĂȘt

Et si cette évolution sociétale contaminait le couple ?

Et si demain, on pratiquait l’amour collaboratif ?

Cela contribuerait Ă  redessiner l’amour, le couple, la sociĂ©té  .

De l’amour mĂ©lodieux

Avec l’amour, on est capable de dĂ©placer des montagnes. Cet Ă©lan envers les autres est une Ă©nergie qui donne Ă  chacun de tout changer.

Le problĂšme est que cette phĂ©nomĂ©nale Ă©nergie tourne rapidement en boucle dans les couples traditionnels. On la canalise en crĂ©ant des habitudes et routines qui finissent par dĂ©caper l’envie d’en dĂ©coudre avec la vie. Ou on s’en sert pour s’agresser mutuellement. L’amour collaboratif va permettre de conserver cette Ă©nergie qui sera rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e par les ouvertures permanentes Ă  d’autres possibles.

L’amour sera alors plus mĂ©lodieux. Il deviendra une fugue. On s’accordera un instant. On profitera de l’harmonie pour s’épanouir avant d’envisager une autre partition.

Un chaos créatif

La théorie du chaos élaboré en thermodynamique des fluides stipule que : « Un désordre fait naßtre un ordre de qualité supérieure. »
Cette thĂ©orie affirme que le dĂ©sordre est nĂ©cessaire pour innover, car il crĂ©e des espaces de libertĂ© permettant d’envisager d’autres possibles. A contrario, l’ordre coince chaque personne et objet Ă  une place et le contraint Ă  l’immobilitĂ©.

Si le couple traditionnel interdit le dĂ©sordre, l’amour collaboratif crĂ©e cet espace de libertĂ© qui va permettre de rĂ©inventer l’amour et plus largement les relations entre humains.

Cette crĂ©ativitĂ© dans l’intime va se diffuser dans les autres sphĂšres de la vie sociale. Elle pourra aider Ă  trouver des solutions pour rĂ©soudre les dĂ©fis qui se prĂ©sentent aujourd’hui Ă  la sociĂ©tĂ©.

Une ouverture salutaire

Si le couple continue Ă  exister, il ne sera plus la norme sociale. On pourra faire Ă©merger ses propres envies en matiĂšre d’amour et non plus se sentir enfermĂ©es dans celles que la sociĂ©tĂ© impose.

La coparentalitĂ© qui dĂ©coulera de l’amour collaboratif Ă©vitera que des sĂ©parations amoureuses continuent Ă  mettre des parents et en particulier des femmes dans des situations de prĂ©caritĂ© Ă©conomique et sociale.

Pour demain ou aprùs-demain, l’amour collaboratif ?

Cela pourrait ĂȘtre pour demain.
MĂȘme dans un monde minĂ© par l’individualisme, l’homme dispose d’une formidable capacitĂ© Ă  coopĂ©rer.
Le changement n’est pas trĂšs important. Il faut juste changer le co de conjoint pour le co de communautĂ©.

Ce bain de jouvence social aura bien entendu ses nombreux dĂ©tracteurs. Ils ne lĂ©sineront sur les violences pour montrer que le passĂ© n’est pas si dĂ©passĂ© que cela et que le couple traditionnel ne va pas mourir si vite. On peut juste espĂ©rer que l’on saura assez s’aimer pour rĂ©ussir ensemble Ă  dĂ©goupiller leurs bombes avant qu’elles n’explosent.

Comme quand on nomme les choses, elles commencent Ă  exister, je propose au Petit Robert d’ajouter le mot collamourer ou pratiquer l’amour collaboratif. Si le mot ne vous convient pas, n’hĂ©sitez pas Ă  en proposer un autre.

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Le Dico des métiers de demain

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Une méthode, un dictionnaire, des jeux de cartes thématiques, des ateliers pour imaginer de façon créative les métiers et compétences du futur

Les Contes des 1001 futurs

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Des contes pour aider les enfants Ă  imaginer demain.

La méthode à Jules

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Inventons le futur en utilisant la méthode de Jules Verne.

Demain, nous imprimerons et mangerons des steaks d’humains

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Chaque semaine une prévision vous propulse dans le futur

— ChĂ©ri, qu’est-ce que tu fais ?
— Je rĂ©cupĂšre tes cellules souches pour m’imprimer un steak de toi.
— Tu m’aimes tant que cela ?
— Oh, c’est juste que, comme tu me bouffes la vie, j’ai parfois envie de te dĂ©vorer tout cru.

On prĂ©voit 9,7 milliards d’habitants en 2050. Pour limiter les gaz Ă  effet de serre et nourrir tout le monde, il faut transformer la maniĂšre dont on se nourrit. La viande artificielle imprimĂ©e est une des pistes. Explorons-la.

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C’EST DÉJÀ DEMAIN

La science révolutionne le cannibalisme

La viande artificielle, c’est de la fiction devenue rĂ©alitĂ©.
En 2013, le premier hamburger fabriquĂ© en laboratoire a Ă©tĂ© dĂ©gustĂ© Ă  Londres. Le repas a coĂ»tĂ© 290 000 € en recherche.
Quelques années plus tard, en 2020, la viande cultivée est autorisée à la vente à Singapour. Des restaurants proposent des nuggets artificiels.
Juin 2023, les États-Unis autorisent la vente de la viande cultivĂ©e en laboratoire.
Plus de 150 entreprises travaillent aujourd’hui Ă  dĂ©velopper ce que certains considĂšrent comme une nourriture de l’avenir.

Pour fabriquer de la viande artificielle, il faut prĂ©lever des cellules souches, les mettre dans un biorĂ©acteur et les nourrir. Quand les cellules sont suffisamment nombreuses, on les assemble en un tissu musculaire artificiel que l’on peut nommer steak.

Le principe est bien entendu de prĂ©lever des cellules de poulets, de bƓufs ou autres animaux. Mais, l’homme Ă©tant un mammifĂšre, pourquoi ne pas prĂ©lever ses cellules-souches. ‹Et c’est parti pour la crĂ©ation d’un steak d’humain !

L’impression alimentaire

Dans le film Star Trek, un synthĂ©tiseur molĂ©culaire fabrique les repas. Aujourd’hui, des imprimantes 3D alimentaires sont capables de crĂ©er des plats Ă  partir de diffĂ©rentes pĂątes et matiĂšres.

Le concept est le mĂȘme que pour les autres imprimantes 3D : on crĂ©e un programme et l’imprimante 3D imprime des couches. Pour les imprimantes alimentaires, il suffit de changer les matĂ©riaux plastiques souvent utilisĂ©s par des cartouches d’aliments comestibles.

On peut bien entendu mettre une cartouche de cellules animales et, vous l’avez compris, de cellules humaines.

Si l’on fait l’impasse sur l’éthique et la morale, on peut donc avoir dans un avenir trĂšs proche un steak d’humain dans son assiette.

ET SI DEMAIN, ON S’IMPRIMAIT DES STEAKS D’HUMAINS ?

Guy Privan Ă©crit dans le « Petit prĂ©cis de cuisine anthropophage » :

L’appĂ©tit qui vous vient en mangeant votre semblable n’est que la phase cruciale et remarquablement gastronomique de l’amour du prochain. 

Pour vous prĂ©parer Ă  cet amour, commençons par observer le changement provoquĂ© par la viande en laboratoire et l’impression alimentaire.

La fin des souffrances animales

Le steak en pipette va provoquer l’arrĂȘt des souffrances animales et de pollution.

On estime Ă  70 milliards le nombre d’animaux abattus chaque annĂ©e dans le monde pour l’alimentation. La majoritĂ© des truies Ă©levĂ©es pour la production de la viande de porc vivent dans de minuscules cages.

La production animale est un pilier du systÚme alimentaire mondial. Elle fournit des protéines essentielles et enrichit les cultures avec le fumier.
L’impact environnemental de ces Ă©levages est dantesque. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la production de viande conventionnelle reprĂ©sente 18 % des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre. Plus de 70 % des cultures sont destinĂ©s au bĂ©tail.

Avoir de la viande dans son assiette sans tuer d’animaux et sans pollution est donc sĂ©duisant.
Quand la viande artificielle sera dans toutes nos assiettes, il nous restera juste qu’à regretter le bon vieux temps oĂč les vaches regardaient passer le train et nous pensions que leurs bouses Ă©taient plus utiles que les jolis discours Ă©coresponsables. Elles permettaient au moins de faire de l’engrais !

Il n’est pas sĂ»r que cela soit pour demain. Pour l’instant, ce qu’on nomme la « clean meat » ne semble pas vraiment « clean ». Des chercheurs d’Oxford estiment que l’empreinte carbone de la viande de laboratoire est cinq fois supĂ©rieure Ă  celle effectuĂ©e par l’élevage de poulets. La purification des nutriments utilisĂ©s produit d’importantes Ă©missions.

Une alimentation personnalisée

L’impression 3D a crĂ©Ă© un sĂ©isme dans de nombreuses industries. L’industrie alimentaire sera-t-elle la suivante ? Va-t-on mettre au placard nos casseroles et les remplacer par une machine qui imprime notre repas ?

Si c’est le cas, on pourra avoir une alimentation personnalisĂ©e.
Deux couches de viande, une couche d’aubergine, une autre d’antibiotique. On aura des rĂ©gimes Ă©quilibrĂ©s au milligramme.
Dureté 18 pour celui qui veut en croquer, 1 pour papy qui a plus de dents. On pourra aussi faire varier les textures et soigner les prĂ©sentations. On ne continuera plus Ă  jeter des plĂątrĂ©es marronnasses dans les assiettes des anciens. La technologie sera peut-ĂȘtre une voie pour que la sociĂ©tĂ© commence Ă  les respecter. Rien n’interdit de rĂȘver !

RĂ©duction du gaspillage alimentaire

Plus de 1,3 milliard de tonnes de dĂ©chets alimentaires sont gĂ©nĂ©rĂ©s chaque annĂ©e. L’imprimante de viande 3D pouvant ĂȘtre alimentĂ©e de fruits et d’autres restes alimentaires, on va rĂ©duire le gaspillage.

Un steak de soi-mĂȘme

Pour l’impression du steak de soi-mĂȘme, on va rester sur sa faim
Une Ă©tude publiĂ©e dans Scientific Reports s’est intĂ©ressĂ©e Ă  la valeur nutritive de la viande d’homme. Alors que les viandes de sangliers et de castors reprĂ©sentent environ 1 800 calories pour chaque portion de 500 g de muscle, la viande humaine n’offre que 650 calories.

 Du tabou à la folie

La consommation de chair humaine se retrouve sur tous les continents au fil des époques. Encore présente au 16e siÚcle sur le continent américain et en Océanie, cette pratique est devenue rare et un tabou culturel.
MĂȘme l’anthropophagie semble une pratique barbare, cela a Ă©tĂ© utile Ă  la survie.
Au Moyen Âge, on mangeait des parties d’ĂȘtres humains pour guĂ©rir diverses maladies. Chez les NĂ©andertaliens et les Homo sapiens, le cannibalisme Ă©tait une Ă©tape d’un rite funĂ©raire. En se nourrissant de la chair humaine, l’Homme prĂ©historique s’appropriait les qualitĂ©s du dĂ©funt.
Partant de lĂ , on peut penser que, en mangeant les individus qui vous bouffent la vie, vous allez commencer Ă  apprĂ©cier leurs qualitĂ©s. Si vous fabriquez et mangez des steaks de vous-mĂȘme, vous allez mettre vos qualitĂ©s dans une boucle d’enrichissement permanent. Comme on disait plus haut, rien n’interdit de rĂȘver !

Le problĂšme est que vous risquez de sombrer dans la folie. La vache folle ou encĂ©phalopathie spongiforme bovine est une maladie neurodĂ©gĂ©nĂ©rative provenant de l’alimentation des bovins de farines animales, obtenues Ă  partir de parties non consommĂ©es des carcasses bovines. En mangeant ses pairs, la vache est devenue folle. Les humains qui mangent des humains peuvent connaĂźtre le mĂȘme sort. ‘

Pour conclure, je vous propose quelques lignes de « Pourquoi j’ai mangĂ© mon pĂšre » de Roy Lewis.

Alors que la mĂšre demande Ă  son fils de bien mastiquer pour finir l’élĂ©phant, le pĂšre dit :

J’ai calculĂ© grosso modo que nous passons un tiers de notre vie Ă  dormir, un tiers Ă  courir derriĂšre la viande, et tout le reste Ă  mastiquer. OĂč prendre le temps pour mĂ©diter ? Ce n’est pas avec cette sorte de remĂąchage que nous ruminerons nos connaissances et assouplirons nos rĂ©flexions. Si nous voulons pouvoir considĂ©rer nos objectifs avec plus de recul, il faudrait pouvoir reposer de temps en temps nos mandibules. Sans un minimum de loisir, pas de travail crĂ©ateur, par consĂ©quent pas de culture ni de civilisation.

Si l’idĂ©e de manger un steak d’humain vous coupe l’appĂ©tit, vous reposerez vos mandibules. Vous pourrez alors en profiter pour imaginer d’autres solutions pour nourrir les 9 milliards d’individus et diminuer l’empreinte carbone de l’alimentation.

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Demain, nous programmerons nos bébés

Demain, nous programmerons nos bébés

Chaque semaine une prévision vous propulse dans le futur

— ChĂ©ri pour le bĂ©bĂ©, on pourrait avoir un garçon qui a le coup de pied de Ronaldo et la capacitĂ© Ă  gagner de l’argent de Bill Gates.

 — Moi, je veux une fille aux yeux bleus avec le QI de Terence Tao.

— C’est qui ?

— Un mathĂ©maticien australien qui a un QI 230. Einstein, c’était juste 160.

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C’EST DÉJÀ DEMAIN

Choisir le sexe, la couleur des yeux, et le QI de son enfant et purifier son génome pour lui évider les maladies, ce sera bientÎt possible


Souhaitable ? C’est une autre histoire.

AprÚs avoir découvert les signes annonciateurs de cette prévision, nous explorerons les conséquences.

Jacques Testart, le biologiste Ă  l’origine de la naissance en 1982 d’Amandine, le premier bĂ©bĂ©-Ă©prouvette français, annonce l’arrivĂ©e de cette programmation :

« Dans notre sociĂ©tĂ©, oĂč le marchĂ© passe avant tout principe moral, les oppositions Ă  l’eugĂ©nisme sont de plus en plus faibles. Comme les capacitĂ©s techniques augmentent trĂšs vite, que le coĂ»t des interventions diminue, que la demande pour avoir un bĂ©bĂ© en parfaite santĂ© augmente trĂšs fortement, l’affaire est bouclĂ©e ! »

Le décryptage du génome

Le gĂ©nome humain est le code qui programme l’humain. C’est une encyclopĂ©die en 46 volumes qui correspondent aux vingt-trois paires de chromosomes. Les informations sont gravĂ©es dans chaque cellule sur un ruban de prĂšs de 2 mĂštres, l’ADN.

En 2001, les chercheurs annoncent avoir rĂ©ussi le premier sĂ©quençage du gĂ©nome. C’était un peu prĂ©maturĂ©. Il faudra une vingtaine d’annĂ©es pour corriger ce brouillon truffĂ© d’erreurs et incomplet.

L’affaire a coĂ»tĂ© trois milliards de dollars et sollicitĂ© 20 000 experts internationaux pendant treize ans. Aujourd’hui, Ultima Genomics effectue ce dĂ©cryptage pour cent euros.

AprĂšs les États-Unis, le Royaume-Uni a lancĂ© en 2023 un programme consistant Ă  sĂ©quencer le gĂ©nome de 200 000 bĂ©bĂ©s. L’objectif est de repĂ©rer 200 maladies gĂ©nĂ©tiques.

Le ciseau génétique

Le dĂ©cryptage du gĂ©nome permet de repĂ©rer les gĂšnes. Pour les modifier, l’affaire a Ă©tĂ© complexe jusqu’à l’arrivĂ©e en 2013 de CRISPR-Cas9. Ce nom barbare dĂ©signe un ciseau molĂ©culaire. Il a Ă©tĂ© mis au point par Jennifer Doudna et Emmanuelle Charpentier. Ce tsunami technologique permet de reprogrammer un gĂ©nome en une semaine au lieu de quelques mois.

Des bébés modifiés

Avril 2015, des chercheurs chinois affirment avoir procĂ©dĂ© Ă  des modifications gĂ©nĂ©tiques sur des embryons humains. Ils ont modifiĂ© un gĂšne responsable d’une maladie gĂ©nĂ©tique du sang,

Novembre 2018, une Ă©quipe chinoise basĂ©e dirigĂ©e par le Dr He Jiankui annoncent la naissance de Lulu et Nana, les deux premiers bĂ©bĂ©s gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©s Ă  l’aide de la technologie CRISPR-Cas9. L’objectif est de protĂ©ger les futurs bĂ©bĂ©s d’une infection au VIH. Le scientifique a pris un gĂšne rare qui rend les humains insensibles au VIH et l’a mis dans le code gĂ©nĂ©tique des ovules et des spermatozoĂŻdes des parents.

En mai 2023, un bĂ©bĂ© avec l’ADN de trois parents (deux parents et une donneuse) est nĂ© au Royaume-Uni. Des mitochondries dĂ©fectueuses de la mĂšre ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par celles de la donneuse.

L’eugĂ©nisme socialement correct

En 2013, les parents de Connor Levy ont expĂ©rimentĂ© une technique de sĂ©quençage du gĂ©nome mise au point par des chercheurs de l’universitĂ© d’Oxford. Un scan a permis de repĂ©rer que seulement trois des treize embryons envoyĂ©s par le couple au laboratoire britannique ne prĂ©sentaient pas de chromosomes en trop. Ils ont ensuite choisi l’heureux Ă©lu parmi les trois challengers


Avec cette technologie, on pourra supprimer tous les embryons prĂ©sentant des handicaps mentaux ou des maladies incurables. Cette discrimination gĂ©nĂ©tique n’est pas nouvelle : un trisomique sur trente survit au test de dĂ©pistage prĂ©natal.

Encore plus loin

Des chercheurs, menĂ©s par le Palestinien Jacob Hanna de l’Institut de Sciences Weizmann en IsraĂ«l, a crĂ©Ă© un modĂšle d’embryon humain sans spermatozoĂŻde ni ovule. Ce simili-embryon utilise des
cellules souches humaines.

ET SI DEMAIN, ON PROGRAMMAIT LES BÉBÉS ?

Des parents rassurés à un nouvel eugénisme

Finies les angoisses du gĂšne dĂ©faillant, les parents vont mettre au monde des enfants sains. Ils n’auraient plus l’angoisse de leur avoir transmis une maladie incurable.

Quand on est porteur de gĂšne de maladies incurables, c’est un miracle. On peut juste craindre qu’une fois rassurĂ©s, ces parents dĂ©sirent que leurs enfants ne soient pas uniquement parfaits, mais plus que parfaits. AprĂšs avoir Ă©liminĂ© les maladies et fabriquer un bĂ©bĂ© « zĂ©ro dĂ©faut », pourquoi s’arrĂȘter lĂ . Quand il y a du bon gĂšne, il y a du plaisir ! Si l’on peut jouer les bonnes fĂ©es en ajoutant dans la corbeille beautĂ©, intelligence, sensibilitĂ©, dommage de s’en priver.

Le risque est que les enfants parfaits vont ressembler aux autres enfants parfaits. Cet eugĂ©nisme de la perfection va crĂ©er un monde aussi ennuyeux qu’appauvrissant
 et donc pas vraiment parfait.

La mode dans les couveuses

Des oreilles de lutin, six doigts, des bras longs pour en dĂ©coudre avec la vie
 Si les excentricitĂ©s de quelques influenceurs deviennent tendance, on risque d’assister Ă  la naissance de gĂ©nĂ©ration de monstres.

Avec des bébés à la carte, on tuera tous les affreux. Le métissage et la biodiversité humaine vont céder la place à uniformisation. On clonera les génomes de ceux qui affichent des signes évidents de réussite.

Dans ce cas, la seule planche de salut est que les scientifiques fassent une progression quantique et rĂ©ussissent Ă  dĂ©tecter et Ă©liminer les gĂšnes de la bĂȘtise et de la connerie ! Pour l’instant, ce n’est pas gagnĂ© !

Crises de couples annoncés

– ChĂ©ri pour le bĂ©bĂ©, tu veux garçon ou fille, yeux bleus ou marron, musclĂ© ou longiligne, sportif ou crĂ©atif ?

Vu le nombre de critĂšres, la programmation d’un bĂ©bĂ© risque d’ĂȘtre sportive et d’autant si l’on introduit des considĂ©rations Ă©conomiques.

– ChĂ©ri, on a le choix. On peut avoir une fille aux cheveux foncĂ©s avec une oreille musicale et un risque Ă©levĂ© de cancer du cĂŽlon. Ou un garçon douĂ© pour le sport qui peut devenir bipolaire.

La programmation du bĂ©bĂ© risque d’ĂȘtre la premiĂšre cause de sĂ©paration.

L’inĂ©galitĂ© des chances assistĂ©e par la science

Il y aura un eugĂ©nisme de l’argent. Il y aura les bĂ©bĂ©s amĂ©liorĂ©s des parents riches et les bĂ©bĂ©s bruts de fonderie des autres.

Les premiers seront dĂ©barrassĂ©s des gĂšnes dĂ©faillants et dopĂ©s avec des gĂšnes de gagneurs. Pour 1 000 de plus, vous m’en mettrez bien un grand, blond aux yeux bleus. J’ajoute 1 000 pour les muscles de Sylvester Stallone
 Au diable l’avarice
 Allez, encore 10 000 euros pour un mĂ©tissage Georges Clooney et Albert Einstein. Avec ce cocktail gĂ©nĂ©tique, le petit va peut-ĂȘtre nous inventer des capsules de cafĂ© qui font pousser de l’argent !

Les autres auront affaire à la loterie pratiquée par dame Nature.

Quand, dans la mĂȘme famille, il y aura des enfants modifiĂ©s et des enfants du hasard, on ne pourra qu’avoir recours Ă  des psys Ă  l’inĂ©galitĂ© des chances assistĂ©e par la science.

Un des liants de la famille est le patrimoine gĂ©nĂ©tique. Qui se ressemble, s’assemble, dit le dicton. Est-ce qu’on s’assemblera encore quand nos enfants, nos frĂšres et sƓurs n’auront plus aucune ressemblance physique et mentale avec nous ? Certainement, mais la mayonnaise aura sĂ»rement plus de difficultĂ©s Ă  prendre si la part d’innĂ© se rĂ©duit.

Une nouvelle discrimination

Les assurances ont un modĂšle Ă©conomique basĂ© sur les risques. Dans cette logique, elles feront une facture lĂ©gĂšre pour ceux qui n’ont pas de risque d’avoir un cancer, un infarctus ou autres maladies. Les autres payeront le prix fort en se demandant si, en crĂ©ant une nouvelle inĂ©galitĂ©, la science va dans le sens du progrĂšs.

Des bébés 100 % bio

MĂȘme si la science vous propose un kit de programmation, vous pourrez toujours fabriquer un bĂ©bĂ© 100 % bio et l’élever en plein air loin des labos.

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Demain, la Terre sera carrée !

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Demain

Nous organiserons le pot de dĂ©part d’un collĂšgue robot .
Nous programmerons nos bĂ©bĂ©s .
Nous aurons tous notre quart d’heure d’invisibilitĂ©.
Nous mangerons des steaks d’humains imprimĂ©s .
Nous aurons des quotas carbone .
Nos morts seront bien vivants .
Nous nous tĂ©lĂ©porterons .
Nous pratiquerons l’amour collaboratif .

C’est parti pour Demain, la Terre sera carrĂ©e ! Cette sĂ©rie hebdomadaire explorera des prĂ©visions. ‹AprĂšs avoir repĂ©rĂ© les innovations, les technologies, les tendances annonçant que demain est un autre jour, on articulera science et sociĂ©tĂ© en s’aventurant dans l’exploration de possibles changements induits par ces futurs.

La graine du projet Demain, la Terre sera carrĂ©e ! a Ă©tĂ© plantĂ©e lors d’un bel aprĂšs-midi caniculaire.

Ce jour-là, une adolescente de 13 ans est au bout de son monde. Son portable a perdu tout son jus ! En attendant qu’il reprenne vie, elle se distrait de son ennui en me posant une question :

— Au fait, c’est quoi prospectiviste ? Ça sert à quoi  ?

Connaissant la volatilitĂ© de l’attention des adolescents, je tente une rĂ©ponse claire et concise.

— Un prospectiviste sert Ă  imaginer demain pour agir aujourd’hui. C’est comme quand on doit diriger un bateau. Quand on sait oĂč l’on va, on peut tirer des bords et profiter des vents favorables.

— Donc, tu sais ce qui va se passer demain ?

Je signale que je ne suis pas Madame Irma. Donc je ne peux pas savoir si elle va vivre des amours exceptionnels, faire un carton avec sa story TikTok ou avoir la moyenne au devoir qu’elle a bĂąclĂ© en trois minutes avec ChatGPT.

Envisager des possibles

Je dois envisager des possibles Ă  partir d’innovations, des technologies et des prioritĂ©s sociĂ©tales. Je repĂšre des tendances Ă©mergentes et envisage des scĂ©narios pour demain.

J’ajoute que je m’attache Ă  la convergence d’élĂ©ments disparates, car c’est ce qui produit des changements.

J’illustre mon propos avec le Nutri-score qui bouleverse les industries alimentaires.

Pour y arriver, il a fallu une start-up qui dĂ©veloppe le dispositif. Des profs qui l’expliquent aux Ă©lĂšves. Des enfants qui incitent leurs parents Ă  acheter des produits bien notĂ©s.

J’ai parlĂ© au moins deux minutes. Je sens que le niveau de saturation de mon interlocutrice explose.

— Donc, tu n’es pas Madame Irma, mais tu fais des prĂ©visions. Tu ne te trompes jamais ?

En guise de rĂ©ponse, je lui raconte l’histoire, du mathĂ©maticien et philosophe anglais Bertrand Russell (1872-1970).

Une dinde a remarquĂ© que chaque matin des humains la nourrissent. Raisonnant par induction, et ayant recueilli un nombre estimĂ© suffisant d’observations (en l’occurrence, 364 jours), elle conclut Ă  la bontĂ© et Ă  la bienveillance des humains pour les dindes. Elle attend donc sereinement le 365e matin. C’est le jour le NoĂ«l : elle est tuĂ©e pour servir de repas ! Pendant 99,73 % du temps (364 jours sur 365) sa conjecture Ă©tait exacte et sa confiance dans ses prĂ©visions augmentait. Le dernier jour de l’annĂ©e vient annihiler cette prĂ©vision.

Je prĂ©cise que, comme d’autres, je peux aussi raisonner comme une dinde. 

Je ne suis pas une tortue

Mon auditrice sourit, se lĂšve. Son doudou Ă©lectronique n’est toujours pas ressuscitĂ©.

Quand elle revient, elle s’écroule sur le canapĂ© en disant :

— D’accord, j’ai compris. Tu disais tout Ă  l’heure que l’ocĂ©an est envahi par les plastiques et que c’est dramatique pour les tortues. Nous, nous ne sommes pas des tortues, alors quelle importance cela a pour nous.

Je précise que la pollution plastique peut avoir des conséquences néfastes pour elle en transportant, par exemple, des virus.

Elle effectue ce soufflement excédé que les ados savent si bien faire et dit :

— C’est toujours la mĂȘme chose. Quand les adultes parlent du futur, ils nous font peur. Le monde va se rĂ©chauffer. Cela va ĂȘtre horrible. En plus, ils nous culpabilisent. C’est Ă  cause de nous que cela va se produire. C’est parce qu’on a achetĂ© un petit haut chez Zara qui vient de Chine. La peur, tu crois que cela permet de rĂ©flĂ©chir ? Non. On a juste envie de se cacher et de ne plus vous Ă©couter. C’est comme quand vous parlez de l’intelligence artificielle. Vous racontez que des machines vont nous piquer tous les boulots. S’il ne nous reste rien, Ă  quoi bon travailler ?

J’ai la bouche ouverte. Je m’apprĂȘte Ă  rĂ©pondre.
Manque de chance, le doudou électronique revit. La conversation est terminée.

Demain, la Terre sera carrĂ©e ! est une rĂ©ponse Ă  cette adolescente et aux autres. L’idĂ©e est de montrer que le monde change pour le meilleur comme pour le pire. Mais, que chacun peut agir aujourd’hui pour crĂ©er le monde de demain qu’il dĂ©sire. Rien n’est perdu si on a l’esprit ouvert et qu’on garde sa capacitĂ© Ă  rire de toutes les extravagances technologiques.

Demain, la Terre sera carrĂ©e ! est une rĂ©flexion sur les innovations et recherches dĂ©veloppĂ©es aujourd’hui. AprĂšs un tour de piste de celles qui prĂ©figurent la prĂ©vision, on s’interrogera sur le monde qu’elles sont en train de fabriquer. Si la technologie et la science donnent du sens Ă  la vie des chercheurs et des dĂ©veloppeurs, elles leur font aussi parfois perdre le bon sens. Ces questionnements peuvent les aider Ă  rĂ©viser leurs copies et Ă  privilĂ©gier les pistes qui vont dans le sens de plus d’humanitĂ© et de partages.

Au menu de la semaine prochaine : Demain, nous programmerons nos bĂ©bĂ©s !

Tous les Ă©pisodes

Le Dico des métiers de demain

Le Dico des métiers de demain

Une méthode, un dictionnaire, des jeux de cartes thématiques, des ateliers pour imaginer de façon créative les métiers et compétences du futur

La méthode à Jules

La méthode à Jules

Inventons le futur en utilisant la méthode de Jules Verne.

Les Contes des 1001 futurs

Les Contes des 1001 futurs

Des contes pour aider les enfants Ă  imaginer demain.

Valsvax

Valsvax

La valse des hésitations autour du vaccin contre le Covid

 

C’est une valse à trois temps.

Premier temps : l’espoir

On attend le vaccin. Lui seul pourra permettre d’éradiquer l’épidĂ©mie. Les laboratoires se mobilisent. Les citoyens sont impatients. Ils craignent  de ne pas ĂȘtre servis les premiers.

Deuxiùme temps : l’avalanche

Les bonnes nouvelles se ramassent Ă  la pelle. Ce n’est pas un, mais deux, cinq vaccins qui sont en train de se faire une derniĂšre beautĂ©. Ils sont tous d’une efficacitĂ© redoutable. On ne sait plus donner de la tĂȘte. Comment choisir ? On fait des comparatifs sur les prix, la maniabilitĂ©.

TroisiĂšme temps : Ouimais

Les vaccins attendus sont lĂ , on se rĂ©partit en deux camps : les antivax et les provax. Les antivax minimisent les dangers de l’épidĂ©mie et maximisent le risque vaccinal. Ils craignent l’absence de recul, les effets secondaires et considĂšrent que les labos seront les seuls bĂ©nĂ©ficiaires.

Les provax ignorent le risque vaccinal et alertent sur les dangers de l’épidĂ©mie.

Les camps sont Ă©quilibrĂ©s : selon un sondage Ipsos, prĂšs d’un Français sur deux n’irait pas se faire vacciner contre la Covid.

Les antivax sont plus nombreux chez  les plus jeunes, moins à risque du Covid.

Étymologie

Valsvax est un mot qui valse avec les pour et contre des vaccins. Il raconte que l’acte vaccinal n’a jamais Ă©tĂ© perçu comme anodin. La pratique vaccinale n’a cessĂ© de rencontrer des rĂ©sistances de diffĂ©rentes natures. La vaccination a toujours Ă©té  accusĂ©e de s’opposer Ă  la volontĂ© divine, d’ĂȘtre contraire Ă  la nature, d’ĂȘtre dangereuse pour la santĂ© et de servir les intĂ©rĂȘts des industries pharmaceutiques.

Demain la veille

Vaccinorésistance. La longue histoire des résistances à la vaccination. Découvert sur Planet Vie, site de ressources pour enseignants.


La controverse sur la vaccination

Vaccipedia. La controverse sur la vaccination. Un article controversé de Wikipedia

 

 

Chaque jour un nouveau mot à maux 

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